La corrida est un truc que je n’aime pas, sans plus. Je me fous un peu que le brave taureau en bave, c’est pas plus qu’en nature, face à un lion qui éventuellement commence à le bouffer vivant, ou à un varan de Komodo, qui le mordrait et le suivrait pendant que la blessure s’infecte et que le taureau s’affaiblit, s’épuise, se couche et meurt. Je m’en fous un peu mais j’en ai vu une à 18 ans et j’ai pas aimé, c’est violent et moche, et assez stupide. En plus, l’un des taureaux était blanc, et vraiment ça saignait beaucoup, pas la belle teinte cuivrée luisante qui séduisait sans doute Hemingway, non, simplement rouge. Rouge sang, tiens. C’est pas la souffrance de l’animal, qui me gêne, c’est le fait qu’il n’a aucune chance et que les gens se réjouissent. La mort n’est jamais un beau spectacle.
Mais bon, ça se déroule toujours pareil. Le taureau fougueux (ou pas, d’ailleurs) s’énerve contre des imbéciles en costumes coloriés et ajustés pour bien mouler les génitoires, qui manient des capes roses et jaunes. Il fonce là-dedans comme un con, manifestement ça l’énerve qu’on vienne comme ça le faire chier. On ne s’installe pas sur le terrain d’un gaillard couillu comme lui.
Ensuite, ça s’aggrave. Un autre colorié pailleté arrive monté sur un cheval équipé d’œillères et enveloppé de dunlopillo. Il est muni d’une énorme pique à pointe acérée. Le taureau n’est pas au courant, il fonce sur ce couple infernal et hop, il se prend la pique dans le cou. C’est le jeu : il faut lui faire horriblement mal au cou pour qu’il mette moins d’énergie à lancer les cornes vers le haut en cherchant à se défendre. Quand il a la base du cou et les épaules bien poisseuses de sang cuivré (poésie farouche et sauvage) après deux ou trois coups à déchiqueter un bras humain, le cavalier se barre et on fait la place aux tortionnaires, les braves qui vont piquer toujours au même endroit, haut des épaules et base du cou, six harpons joliment appelés banderilles et entortillés de rubans et dentelles à la con, mais ce sont juste de lourds harpons qui restent plantés et torturent la viande en se ballottant au rythme des mouvements du « fauve ».
La bête est désormais ravagée de douleur et donc handicapée pour écarter un ennemi ou d’ailleurs pour le fuir, mais le taureau ne fuit pas, son instinct lui dicte de dégager ceux qui viennent l’emmerder. Et c’est par conséquent le moment choisi pour faire entrer le tueur. C’est comme ça que ça s’appelle, en espagnol : matador, substantif du verbe matar, tuer. On se fait de la poésie exotique en gardant ce nom étranger qui sonne comme l’or des Amériques, mais le vrai c’est tueur. Simplement tueur.
Tout fiérot dans son costard multicolore ajusté, il trimbale une épée qu’il camoufle dans la muleta, un grand torchon rouge (en espagnol, pour des raisons que je ne parviens pas à m’expliquer, muleta signifie béquille…). Il agite l’ensemble devant le pauvre bestiau qui commence à fatiguer (c’est le but) et qui, avec son QI de 20 ne comprend pas que ce qui l’emmerde c’est les deux pattes et non pas le torchon. Tous ces mouvements s’appellent des passes ; parfois, coup de chance, la corne du taureau tape dans le bonhomme, et le spectacle s’arrête là, mais c’est rarissime.
Au bout de dix-quinze minutes à se lancer contre le torchon qui s’écarte, le bestiau est épuisé, essoufflé, sanguinolent, bouffé de douleur, rongé d’exaspération, la tête baissée pour avoir moins mal en haut du dos, les pattes avant démolies par la douleur aux épaules. Souvent il s’arrête, il doit se dire je vais me tirer d’ici, ce connard va rester, tant pis faut que je me couche, ça me fait trop mal. Et c’est à ce moment, dans une posture solennelle, que le tueur dégage l’épée du torchon, se plante devant la bête hors d’haleine, et la lui enfonce jusqu’à la garde au ras de la colonne vertébrale, avec la certitude de crever un poumon et, avec de la chance, de trancher l’aorte ou de transpercer le cœur, ce qui met un terme immédiat aux réjouissances. Mais il faut parfois (souvent) qu’il s’y reprenne à plusieurs fois, il était pas dans le bon axe, il a touché une côte ou seulement écorché un poumon. Je me souviens plus des détails, mais c’est lamentable. Une épée spéciale pour finir, ou le descabello, une sorte de poignard pour piquer derrière la tête et couper les circuits nerveux, la bête s’effondre. Les gens sont contents. Le taureau aussi : en signe d’hommage, s’il a été brave, son cadavre bouffé d’acide lactique et d’adrénaline fait glorieusement le tour de l’arène, traîné dans le sable par des chevaux. Avant, pour récompenser le tueur qui est un gars à plaisirs simples, on lui a éventuellement coupé les oreilles et la queue. Que du bonheur !
Prochainement, si j’y arrive, je vous raconterai comment le covide n’est qu’une covirrida dans la vaste discipline de la tauromachilde, un spectacle pour riches. Chez nous, le tueur est le macrontador. Pensez-y un peu : nous sommes le taureau, l’immense majorité de nos peuples n’a pas la moindre idée qu’on puisse vouloir le détruire. Des organisateurs de plaisirs de luxe ambiance mise à mort de toute beauté, les taurotchild, ont lancé une covirrida.
Le confinement, c’était les piques. On s’en est sortis fatigués, beaucoup à demi-ruinés. Calme apparent. Et puis sont arrivées les banderilles, on en est là : confinement par ci, interdictions par là, amendes, restrictions, fermetures… Le taureau lance de vagues coups de corne, ne comprend pas, les troquets marseillais râlent, les péones (la flicaille) viennent fermer et dresser procès verbal. Les faillites s’accumulent. Les médicastres fous exigent le masque, la distance. Une économiste prénommée Esther ((())) demande un confinement général de 3 semaines avant Nowel. J’imagine que Hanouka n’est pas tout à fait à la même date, donc. Y’a qu’à regarder si les chandeliers s’exhibent, on saura.
Stratégie de la tension : les gens sont terrorisés, redoublent de masques et de délation. Le pays va crever.
Le macrontador a justement été élu pour ça. Avec sa bénédiction, on va sortir l’épée du vaccin.
Vous avez écrit un texte sublime !
La mort annoncé d’une victime sacrifiée sur l’autel de l’indifférence.
Trop d’honneur. Merci.
J’ai failli ne pas vous lire jusqu’au bout, Pakounta, tellement votre récit est précis de cette cruauté humaine. Je plussoie le commentaire de Zéphir.
Et malheureusement, l’analogie que vous faites entre la corrida et le (je ne dis pas ‘la’) covid, me semble tout à fait juste.
Mais comme je veux rester optimiste, je me dis que peut-être sur ce coup-là, c’est finalement le matador qui ira rejoindre le royaume d’Hadès et que le taureau, blessé tout de même, reprendra le dessus de ses blessures.
Mon côté pessimiste me faisait penser à mon réveil que finalement la vie n’était pas bien belle. Je vais me ressaisir, promis.
Je ne parviens pas trop à y croire, mais il paraît qu’il y a des gens qui l’attendent, ce vaccin meurtrier.
Un gros bisou pour vous et ceux/celles qui liront vos lignes.
Content que mon petit brouillon vous ait plu, elba. Quant au vaccin, ce n’est pas « il paraît qu’il y a des gens », c’est beaucoup de gens, j’ai plus le chiffre, mais ça doit être élevé vu que 72% (soixante-douze pour cent) des habitants de la Fronce (donc pas plus de 3/4 de Français) sont prêts à affronter un deuxième confinement, ce qui donnt une idée de la connerie humaine et a tendance à me plonger dans le désespoir : comment faire bouger un diplodocon mort, de 60 tonnes, avec une pelle de plage en plastique ?
Ni vous, ni moi, ni aucun autre plébéien ne pouvons faire bouger le « diplodocon », c’est entièrement une affaire de classes dirigeantes.
Si on s’en tient à la thèse de Mancur Olson l’origine de l’état est tout simplement que des bandits plus malins ont préféré s’installer a demeure et taxer les paysans plutôt que pratiquer des razzias.
En conséquence, tout ce qu’on peut espérer c’est qu’un « clan » moins toxique prenne le pouvoir (comme recommandé par Curtis Yarvin a.k.a. Mencius Moldbug) et taxe moins fort.
C’est exactement ce que fait Trump aux US, mais c’est mal barré et il n’est pas forcément all good. 😦
@ realist oui, c’est un peu comme ça que le proche-Orient et l’Égypte sont devenus musulmans vers le VIII ème siècle.
superbe description de cette mise à mort endimanchée
Merci à Pak pour ce texte d’ une précision anatomique (relire celui sur l’ andouillette!) Ce « spectacle » est déjà interdit en Catalogne (pour emmerder l’Espagne) mais il paraît qu’ en France c’ est une tradition dans certaines régions … en fait ça comme le reste : une affaire de bizness . J’ ai signé un tas de pétitions contre la Corrida avec mise à mort sans illusions excessives 😉 Mais le pire n’ est pas dans l’ arène sanglante … l’ abattoir c’ est bien pire ! et comme le hallal est à pas loin de 80/90% grâce au kascher ça n’ a fait qu’ empirer dans l’ horreur . La comparaison est bien trouvée .. les boeufs iront à l’ abattoir comme les moutons de Panurge .. en rangs serrés encadrés par les milichiens , et content d’ y aller ! même pas combatif comme le taureau qui lui , a encore ses couilles ! ses cojones !
Pas question d’ accepter leur vaccin ni autres obligations du terrorisme d’ Etat , et on ne se laissera pas faire .. vous verrez ! 😉
ils ont leur moyens de pression durrs-mous très efficaces . Si tu ne te vaccines pas on ne va pas t’emprisonner ou venir t’arrêter chez toi comme ces connards d’anglo-saxons, non juste tu ne pourras pas travailler, tu ne pourras pas aller dans une autre ville, peut-être que tes gosses te seront enlevés « pour leur bien » et vaccinés sans ton accord etc etc. Et quand on descendra dans la rue car on y descendra, privés d’autre choix, on aura en face la police, les black blocks, les traumatisés de la vie de toute sorte et certainement d’autres comme les immigrés de fraiche date vaccinés ou pas mais auxquels on aura bien fait comprendre où se situait le permis de séjour.
Vous avez mis en mots ce que je ressens depuis toujours face aux atrocités de la corrida. Vous avez magnifiquement décrit toute la souffrance animale face à l’idiotie humaine. L’analogie avec la situation actuelle est tellement juste. Allez, je viens de mettre votre blog dans mes favoris afin que je vous lise souvent. Bravo pour ce texte si poignant !
Merci ! J’aurais dû faire écrivain, on m’a parfois complimenté pour des papiers de ce genre, simple description ressentie. En tout cas, je ne m’attendais pas du tout au « succès », c’est la première fois depuis bien longtemps qu’un de mes billet dépasse les 200 lecteurs au premier jour. En toute modestie, si ce style vous plaît, je vous conseille celui que je considère comme mon meilleur papier, « Charcuterie de genre, article digne« .
Mais ne vous faites pas trop d’illusions : je n’y arrive pas, ce que je veux raconter (de la politique génocidaire) est trop lourd, et j’écris peu. Par exemple, ma covirrida n’était dans mon esprit que l’introduction à une description de ce qui nous arrive. Comme vous voyez, j’en suis resté à l’introduction. Mais bon, tant mieux si ça a donné des mots à ceux à qui répugne la bêtise épaisse.
Bravo! C’est magistral!
Amitiés.
La « coordination » montre le bout de son nez.
Malheureusement, c’est très coordonné depuis au moins dix ans, tout était progressivement mis en place. Je voudrais en parler, c’est difficile parce que les parties prenantes sont des géants comme Rockefeller, la Banque mondiale, l’OMS et les ordures de la fondation Gets. Il y a des tas de traces, tout ça est fabriqué et ça fonctionne parce que les gens obéissent PAR TERREUR.
Je n’avais pas vu ce BBB, ça a l’air nouveau… Qui est derrière ?
Pour l’instant, je regarde avec horreur une émission où ceux qui analysent et proposent pour les Français ne sont pas français vu qu’ils sont djouzes. On en est à envisager la 3ème vague, et le masque à domicile. Alors qu’il n’y a pas de malades.
Une vraie épidémie, ce serait des gens qu’on découvre malades et chez qui on diagnostique le covide. Là, on prend des gens au hasard, par dizaines et centaines de milliers, on les teste et on leur apprend qu’ils sont malades. C’est à la fois une escroquerie gigantesque et un crime contre l’humanité, parce qu’on va au désastre, au cataclysme.
https://en.wikipedia.org/wiki/Building_Back_Better, pour les généralités et l’origine du « concept »
http://www.oecd.org/coronavirus/policy-responses/building-back-better-a-sustainable-resilient-recovery-after-covid-19-52b869f5/ pour la mise en oeuvre implacable du plan après covide.
On se moque ouvertement de nous ! Ca me fiche en rogne parce que je me sens impuissante.
« Cependant, la pandémie de COVID-19 affectera les normes culturelles et le comportement d’une manière qui n’est pas encore connue […] encourageant des mesures visant à réduire la surpopulation… » et tant d’autres petits mots qui me font penser que le covid est bien une opportunité de nous mettre en cage, sinon d’exterminer tous ceux qui gênent ou veulent empêcher le projet de ceux qui prônent le BBB.
Après ça, d’aucuns nous traitent de complotistes.
Merci à vous Realist et Pak, je ne connaissais rien de ce truc-là. Mais ça rejoint un peu les Guidestones je trouve.
Bisous.
Ca les rejoint pas, ça les suit. C’est l’objectif ! Des banquiers djouzes régnant sur un peuple de quelques dizaines de millions d’esclaves.